Sur la tête d’Actéon pousse un bois. Les troncs et branches qui lui couvrent le chef sont le prolongement de ses arborescences cérébrales. Un curieux sort qui le rend capable de penser « en dehors de lui-même ». Ce chapeau lui va comme un rêve, un souvenir, et se porte précisément par la nécessité de « faire sortir ». C’est la partie de sa tête qui ne lui appartient pas, ce dont il hérite mais ne reconnait pas. Actéon est ce personage de la mythologie grecque qui fut transformé en cerf par Artémis, déesse de la chasse, après qu’il l’eut vu, prenant son bain, nue. Cette année, et pour cette nouvelle création, Actéon redevient l’homme coupable à qui on aurait dû crever les yeux, mais que l’on a préféré regarder souffrir déchiqueté par ses propres chiens ; le regarder mourir avec autant de délice – et peut-être de dégout – qu’il a pu en avoir à l’instant de sa faute. Sur sa tête poussent des bois, mais cette année, ils tomberont.
Street artiste reconnu sous le pseudo de Bonom, Vincent Glowinski s’est confirmé ces dernières années tant sur les murs des villes où il est passé, que dans ses œuvres plastiques et ses projets scéniques. Pour cette creation inédite, il collabore avec le compositeur contemporain Walter Hus. Ce dernier a développé un « Orgue Decap », sorte de grand orchestre d’automates, manipulé par ordinateur, développé par la firme du même nom. La création musicale est le fruit de sa collaboration avec les musiciens Teun Verbruggen (batterie) et Andrew Claes (saxophone).
© Bea Borgers
Mise en scène & performance : Vincent Glowinski
Musique : Walter Hus, Teun Verbruggen, Andrew Claes
Lumières : Davy Deschepper
Peintures décor : Patrick Van Tricht
Sculptures décor : Agnés Debizet
Logiciel vidéo : Jean-François Roversi
Production : Entropie Production (Bruxelles)
Coproduction : Kunstenfestivaldesarts, Le Botanique – Centre Culturel de la Fédération Wallonie Bruxelles
http://www.vincentglowinski.com/
Dessin © Vincent Glowinski