Je suis avant tout un dessinateur. J’aime le trait. J’aime la surface noir sur blanc, blanc sur noir. J’aime l’architecture, la géométrie, la mécanique de la pensée. À toute chose j’aime son squelette.
J’aime construire à partir d’un élément simple, multiplier un module pour faire naitre un paysage ou une créature, comme les briques construisent une maison. Chaque os que j’articule l’un à l’autre sont comme autant de pierres scellées entre elles par le ciment des histoires.
Je suis dessinateur. J’aime l’empreinte, j’aime la trace. C’est ce qui m’a amené sur les plateaux de spectacle.
Le dispositif Human Brush : une caméra me filme vu de haut, le public me fait dos, un écran me fait face et affiche la mémoire de mes mouvements, les empreintes de ma trajectoire. La musique me fait vivre du dedans, le silence la prolonge. Mon corps et ma tête s’investissent tout entier.
Que reste-t-il de ce spectacle si je ne suis pas là pour lui donner corps ?
De cette performance arrivée comme un ovni sur scène il ne restera que la caméra, l’écran et le public.
Que reste-t-il d’une œuvre si on en retire l’auteur ?
Ici il ne reste alors plus que les planches et un dispositif que l’on connait si bien qu’on ne le verrait plus : le miroir. L’image de soi. L’image filmée, la photo, la retransmission en direct. L’image de nous même comme intermédiaire entre nous et les autres, entre nous et nous-même.
Jean-François Roversi et Laura Ughetto proposent une série de workshop autour de cette question.
À partir des travaux de ces workshops et avec les participants Vincent Glowinski recréera un spectacle/ performance.
Ces ateliers situés quelque part entre arts de la scène et arts visuels visent à réfléchir sur l’omniprésence de l’image et la relation d’addiction que nous semblons entretenir avec elles. Selfies, stories, récits de soi permanents à travers les réseaux sociaux témoignent de ce qui peut être lu comme une possible dérive narcissique que nous nous proposons d’interroger.
Des tableaux collectifs illustreront le poids dans nos vies, et parfois, le sentiment de ridicule ou d’absurde que cela peut inspirer.
Les participants seront amenés à filmer et être filmés, jouer avec leur image, s’en détacher. Les images provenant des caméras sur le plateau seront projetées en direct. De possibles effets visuels seront exploités pour créer la multitude ou la confusion, modifier le déroulement temporel des actions
Conception : Vincent Glowinski, Jean-François Roversi
Dispositif vidéo : Jean-François Roversi
Collaboratrice à la mise en scène : Laura Ughetto
Musique : Eric Desjeux
Chorégraphie/Dessins : Vincent Glowinski
Création lumières : Laurent Macchi
30 performers -intervenants issus d’Essonne participent à la conception du spectacle.
Production : Entropie Production
Productions associées : Scène nationale de l’Essonne -Agora-Desnos, Théâtre-Sénart -Scène nationale, Theatre de Corbeil-Essonnes -Communauté d’Agglomération Grand Paris Sud.